Peu importe les détours sur lesquels ils peuvent envoyer Dexter à un moment ou un autre, les scénaristes de la série retombent toujours sur leurs pieds, ou, disons plutôt, ils reviennent éternellement sur la même route.
Cette fin s’accompagne donc d’une impression de déjà vu, même si Travis va ajouter quelques très légères surprises. En fait, il semble avant tout que l’idée est de boucler la saison comme à l’accoutumée et de se reposer sur la toute dernière scène de l’épisode pour créer un choc qui occultera le scénario plein de trous et d’absurdités qui a précédé.
C’est un moyen comme un autre pour tenter de corriger des erreurs, forcer les spectateurs à se concentrer sur ce qui vient et non sur ce qui s’est passé, mais ça ne fait que détourner l’intention temporairement, surtout que ce fameux cliffhanger aurait déjà dû se produire il y a au moins quelques saisons de cela – au plus tard l’année dernière. De plus, avec le récent renouvellement qui nous offre une date de fin pour la série, il a été annoncé que cette sixième saison poserait les bases de ce qui va nous conduire jusqu’au bout, ce qui donnait une vague idée de ce qui pouvait se réaliser.
En attendant, tout ceci concerne plus la saison 7 et on en reparlera à l’automne prochain. Avant, Travis doit être arrêté.
Le grand méchant tueur de la saison s’est montré assez performant dans son rôle, tout particulièrement parce qu’il est un fanatique illuminé et que son interprète, Colin Hanks, a délivré du solide, même dans les moments les plus délicats. Cela dit, la confrontation finale manque de force, bien que les enjeux étaient élevés. Le souci est que la routine prend le dessus et que Dexter parait de moins en moins crédible à force de nous jouer toujours les mêmes scènes de saison en saison. Sans oublier que le ton monocorde de Michael C. Hall commence à donner une intonation autoparodique aux dialogues les plus faibles qui se révèlent être de plus en plus nombreux au fur et à mesure que l’épisode avance. Déjà, la partie introductive qui ramène Dex sur la côte frôle l’absurde, mais ce qui suit semble surtout être une tentative maladroite pour coller ensemble les derniers restes d’une histoire qui a négligé trop souvent ses personnages secondaires.
C’est ainsi que Laguerta obtient un semblant de rédemption qui sort de nulle part. On la retrouve comme elle était par le passé, loin de la mégère manipulatrice que l’on nous a dépeinte récemment. Quinn est toujours ridicule, mais parait reprendre le contrôle de sa vie le temps d’une scène. Et finalement, Angel impose également brièvement une autorité qui le remet à sa place.
Dans tout ça Debra se noie dans son histoire d’amour pour son frère, tentant de nous vendre l’idée au maximum afin que la chute apparaisse encore plus tragique. Ça ne prend pas vraiment, même si pour elle ça a un sens tel que sa vie entière trouve soudainement une nouvelle logique. Difficile d’adhérer à cela, mais on ne nous laisse pas trop le choix, vu la route sur laquelle le personnage est finalement lancé.
This Is the Way the World Ends est donc un season finale qui fait ce qu’il a à faire, un peu n’importe comment, mais ça n’enlève rien au fait qu’il suit le cahier des charges qui lui a été affecté. Maintenant que l’on peut mettre tout ça derrière nous, on peut espérer que ce qui est à venir parviendra à capitaliser sur l’effet-choc du cliffhanger. C’est peu probable, mais il n’est pas encore trop tard pour redresser la barre, il reste tout de même 2 saisons.
source : critictoo.com