Comme cela arrive en de rares occasions, Dexter nous parle d’amour cette semaine. Ce n’est pas forcément ce à quoi on pouvait s’attendre, mais il faut reconnaitre que la thématique s’impose naturellement au centre de la vie du serial killer et elle complique sérieusement la donne.
Malheureusement, presque sortie de nulle part, voilà cette histoire concernant Debra et ses sentiments interdits pour son frère qui refait surface. C’était quelque chose de relativement lourd quand ce fut introduit et on aurait pu espérer que le temps allait simplement tout effacer. Il n’en est rien, mais ce n’est pas la pire de choses pouvant arriver à ce point, car le contexte fait que cela est traité convenablement, permettant ainsi d’enchainer sur une phase de découverte sur Isaak. La relation n’est que thématique cependant, et c’est suffisant. Il faut dire que Ray Stevenson parvient étrangement à transformer en or tout ce qu’on lui envoie. À ce niveau, on pourrait presque espérer qu’Isaak trouve un terrain d’entente avec Dexter, mais ils sont tous les deux plus ou moins destinés à s’affronter jusqu’à ce que la mort les sépare. Après tout, Isaak perdrait probablement sa force s’il s’éloignait de sa destinée.
Le futur d’Hannah est moins certain à ce stade et cela apporte à cette saison une dose de complexité qui n’est pas malvenue. Le problème est que la fleuriste meurtrière semble par moment ne tenir le rôle que d’un symbole. Pour Dexter, elle est une sorte d’incarnation de l’idéal féminin en accord avec ce qu’il est vraiment. Pour Deb, elle est la représentation de tout ce qui ne va pas dans sa vie – Hannah a l’amour de Dexter et incarne les limites du pouvoir policier. Entre les deux Morgan, il est peu probable qu’elle finisse par trouver une fin heureuse.
Nous n’en sommes pas là, mais la conclusion n’est plus si loin que ça et certaines choses commencent à se mettre en mouvement dans ce sens. La qualité de cette saison est qu’en s’éloignant de sa structure narrative habituelle, elle parvient à nous faire passer outre le gros ralentissement qui se produit systématiquement à ce niveau. La tension est joliment gérée et la partie émotionnelle est tangible – aidée par la présence surprise d’Astor et Cody qui ajoute une dimension inattendue. Bien entendu, on peut toujours jeter la pierre à Quinn pour casser l’ambiance, mais c’est assez anecdotique ici. À l’opposée, on peut féliciter LaGuerta, car elle réussit à devenir pertinente, poursuivant tranquillement sa route avec discrétion pour nous préparer un retournement qui ne sera pas inintéressant, c’est certain.
Argentina est donc un épisode réellement solide qui maintient la dynamique de cette saison à son sommet. Son principal défaut est la présence trop importante de dialogues à double sens qui sont par moment légèrement poussifs.
source : critictoo.com